12 Sep 2022

on doit eviter les attitudes extremes : le deni du « bien va tres bien, madame la marquise » ou le decouragement du « nous sommes condamnes a disparaitre ».

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on doit eviter les attitudes extremes : le deni du « bien va tres bien, madame la marquise » ou le decouragement du « nous sommes condamnes a disparaitre ».

Partout au Canada, depuis 25 ans, le gabarit d’la langue francaise est en baisse, et jamais a minimum pres.

Pour determiner Notre preference linguistique d’une personne, on doit savoir si elle s’exprime habituellement en francais, en anglais ou dans d’autres langues lorsqu’elle est vraiment libre de le panel. A une telle fin, le recensement du Canada demande a chaque qui repond quelle langue il parle « le plus souvent a domicile ». On lui fera ensuite indiquer s’il cause « regulierement d’autres langues a domicile ». Ca permet de voir si un individu qui s’exprime le moins rarement dans une langue tierce penche par l’une ou l’autre des deux langues officielles.

Sources : Statistique Canada ; Calculs Pierre Fortin

Ce sont les reponses a ces deux questions qui nous disent que la preference pour le francais a nettement diminue avec un quart de siecle. Notre tableau resume le glissement observe en concentrant l’attention via la generation des 25 a 34 ans, habituellement messagere de l’avenir. Au Quebec comme au Nouveau-Brunswick, le pourcentage de ces jeunes adultes qui parlent le plus souvent ou regulierement francais a domicile a baisse d’environ quatre points en 25 annees. Au Quebec, Cela reste passe de 85,5 % en 1991 a 81,8 % en 2016 ; au Nouveau-Brunswick, de 31,7 % a 27,3 %. Dans l’ensemble des huit autres provinces, le gabarit demographique des jeunes francophones de 25 a 34 ans, deja minuscule a 1,9 % en 1991, reste descendu a 1,3 % en 2016.

Dans ces trois regions, la regression du francais a eu comme contrepartie une progression de l’anglais. Au Quebec, comme, le poids demographique des jeunes de 25 a 34 ans qui parlent le moins rarement ou regulierement anglais a eu trois points, se hissant de 11,6 % en 1991 a 14,7 % en 2016.

Depuis 1945, la mondialisation des echanges a consacre sa domination de l’anglais tel langue internationale. Notre Canada francais n’y a jamais echappe. Au Quebec, la preference pour le francais reste en recul en depit des deux remparts de protection qu’on a instaures i  l’occasion des 50 dernieres annees. D’une part, les ententes conclues avec le federal voili  1971 ont permis d’accorder une importance accrue a la connaissance du francais dans la selection des immigrants. D’autre part, la loi 101 de 1977 a impose la scolarisation indispensable en francais a toutes les jeunes immigrants. Mes donnees du tableau montrent que ces mesures n’ont nullement suffi. Elles n’ont gui?re empeche les Quebecois nes au milieu des annees 1980 d’etre moins portes a s’exprimer librement en francais que leurs predecesseurs nes au debut des annees 1960.

Le declin du francais risque meme de s’accelerer. J’ai langue est un bien public dont la valeur depend du nombre d’individus qui l’utilisent. Si le francais voit le poids demographique continuer a diminuer, il perdra encore plus de valeur et un nombre i  nouveau plus eleve de Quebecois s’en detourneront. Autrement evoque, plus le francais declinera, plus cette chute va etre rapide.

Que Realiser ? Vous devez eviter les attitudes extremes : le deni du « bien va tres beaucoup, madame la marquise » ou le decouragement du « nous sommes condamnes a disparaitre ». Mieux coi»te prendre le probleme a bras le corps. L’investissement maintenant prevu avec le gouvernement du Quebec en matiere d’immigration devra ajouter de facon appreciable a l’effort de francisation. Le gouvernement reconnait via la que le glissement en langue francaise est vrai, mais y manifeste le espoir de i?tre capable de stabiliser des trucs. Sa determination nous amene au moins a mettre en place des solutions du cote de l’offre.

Cependant, il faudra aussi agir du cote de la demande. Afin que nous voulions vraiment continuer a vivre en francais, nous devons aimer une langue et en etre fiers. Pour que nous l’aimions, elle doit etre belle. Il va falloir bien l’enseigner, bien l’ecrire et bien la parler. Afin que nous en soyons fiers, il faut accroitre sensiblement notre investissement en culture et Realiser reconnaitre une production culturelle partout dans le monde. Nous avons deja beaucoup de vedettes internationales, mais nous possedons des talents Afin de en avoir dix fois plus. J’ai Coree du Sud, un pays qui est aussi coince dans l’ocean sino-japonais que nous pouvons l’etre dans l’ocean nord-americain, a emprunte cette voie avec votre succes remarquable. Sa production culturelle, en K-pop a Notre musique classique, en litterature au cinema, des arts visuels a toutes les arts une scene, est dorenavant dominante en Asie et repandue sur la planete. Partout ou ils vont, les Coreens seront fiers de voir leur culture ainsi reconnue. La langue et la culture coreennes seront perennisees. Rien de cela ne nous va i?tre facile. Mais y n’y a jamais eu d’avenir Afin de les paresseux.

Cette chronique fut publiee dans le numero de janvier 2020 de L’actualite.

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